Genre et radiodiffusion
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Genre et radiodiffusion


Formation de radiodiffuseursa africains francophones sur « L’Application des indicateurs d’égalité des genres dans les médias »21-24 Octobre 2016.
Photo:UNESCO/OIF.


La Conférence des Nations Unies sur les femmes tenue en 1995 a souligné le rôle essentiel des médias dans la promotion de l’égalité des genres dans tous les domaines, les parties prenantes se s’étaient accordées sur la nécessité d’unir leurs efforts pour lutter contre « les images stéréotypées des femmes et l’inégalité de l’accès et de la participation à tous les systèmes de communication », en particulier les médias. 

A son tour, en 2003, lors du second sommet de l’Union africaine (UA) à Maputo (Mozambique), il a été adopté, en complément de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples votée en 1986, un Protocole relatif aux droits des femmes en Afrique, appelé également « Protocole de Maputo ».

Avec le Protocole de Maputo, l’Union africaine s’est dotée d’un instrument destiné à remédier à la précarité de la situation juridique des femmes en engageant les pays qui l’ont ratifié à prendre des mesures concrètes en vue d’assurer l’égalité des femmes et des hommes. Ainsi, il existe pour la première fois un document contractuel qui enlève tout fondement aux critiques qui prétendent que l’égalité des sexes serait uniquement une préoccupation des pays du Nord, et que tout effort en ce sens constituerait une « ingérence dans la culture et les traditions » des peuples du Sud. 

La Conférence des femmes de 1995 dénonce les stéréotypes dans les médias et appellent les professionnels des médias à définir et adopter des codes ou des lignes éditoriales sensibles au genre pour donner une image impartiale et exacte des femmes.

 

Evidence
Au cours de la dernière décennie, la question des « femmes et des médias » a fait l’objet de nombreux travaux et séminaires dans la plupart des pays d’Afrique Sub-saharienne. Des organisations internationales comme l’UNESCO, des chercheurs, des autorités nationales, des instances universitaires et des organisations de médias, des organisations féminines ont, à différents niveaux soulevé la question de la présence et de l’image des femmes dans les médias.

Le nombre de femmes employées dans les médias a considérablement augmenté. Mais cette augmentation ne s’est pas traduite par la présence de femmes à des postes de responsabilité dans les médias et n’a pas eu d’impact sur la représentation des femmes dans les contenus. Elles sont cantonnées à des postes de présentatrices de bulletins d’information et sont beaucoup moins présentent dans les postes de reporters où les hommes sont plus nombreux ou les reportages sur les thématiques dites « douce » leur sont réservées.

Une étude du GMMP a révélé que 32% des informations dites « dures » sont rédigées ou couvertes par des femmes qui sont davantage orientées vers les sujets dits « doux » de société, de santé, de culture etc 

Par exemple, leur représentativité au niveau des postes de responsabilité reste très faible par rapport aux hommes (voir tableau ci-dessous), selon le Projet de l’Union Africaine de Radiodiffusion conduit dans 7 de ses organisations membres.

 

Equilibre entre les genres au niveau décisionnaire des medias

 
Source: Union Africaine de Radiodiffusion

Dans le contexte de modernisation et de démocratisation de la société en général, il est nécessaire que les gouvernants apportent les réformes nécessaires aux textes légaux en vue de l’égalité des chances hommes et les femmes à diplômes et qualifications égales mais aussi la liberté de pensées et des opinions et d’assurer une visibilité et un accès égal aux médias. 

Depuis les femmes se sont organisées en associations, ONG, pour défendre et faire respecter leurs droits en tant que professionnelles mais en tant qu’actrices du développement de leurs pays respectifs. 

En Afrique, les femmes sont bien représentées dans les organes de presse et les salles de rédaction. Elles sont même très souvent plus nombreuses que les hommes. Cependant, elles n’occupent pas la même place que leurs homologues masculins dans les rédactions et dans les positions de prise de décision. Néanmoins il y a eu des avancées importantes en ce qui concerne les conditions de travail, le traitement salarial et l’environnement de travail. 

La formation continue des journalistes professionnels aux politiques d’intégration de la dimension genre est essentielle dans la définition des lignes éditoriales. Cette démarche contribuerait à réduire considérablement les stéréotypes omniprésents dans les pratiques des médias. 

 

Recommandations
Pour les gouvernements

  • Définir des politiques et des processus d’institutionnalisation de l’égalité des genres
  • Garantir la liberté d’expression des médias et leur protection dans le cadre des textes institutionnelles
  • Prendre en compte la dimension genre dans les politiques sectorielles en adoptant des textes législatifs dont l’objectif sera de rétablir l’équilibre entre les genres 
  • Renforcer le pouvoir institutionnel des organes de régulation

Pour les agences des Nations Unies :

  • 23 ans après la conférence de Beijing actualiser la déclaration de Beijing 
  • Mettre à la disposition des organisations professionnelles des ressources pour favoriser la formation des professionnels des médias
  • Appuyer par la mise à disposition de ressources la formation des professionnels des médias à la dimension genre
  • Elaborer des outils partage des bonnes pratiques. 

 

Evelyne Faye, Chef du Département marketing et communication – Union Africaine de Radiodiffusion. Elle a fait des études en management des affaires et a obtenu en 2004 un master en marketing et communication, puis un MBA en stratégie des organisations de l’université de Chicoutimi au Québec.

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